Dames du DOC

Death of a Pioneer: Director and Editor Monique Fortier

Réalisatrices Équitable souhaite souligner l'apport remarquable de la pionnière Monique Fortier au monde du cinéma québécois et canadien, qui est décédée le 18 août 2025 à l'âge de 97 ans. Bien qu'elle a eu une carrière de monteuse exceptionnelle, elle a aussi été la première femme francophone à réaliser un film à l'ONF À l’heure de la décolonisation (1963), au même moment qu’Anne Claire Poirier (30 Minutes, Mister Plummer, 1963). Elle réalise également l'année suivante le film La beauté même (1964), mettant en scène Monique Miller. Il s’agit d’un des premiers films réalisés par une femme sur les femmes.

Elle s'est par la suite consacrée au montage sur les films:

À Saint-Henri le 5 septembre (1962), 
Les voitures d’eau (Pierre Perrault, 1968), 
L’Acadie, l’Acadie?!? (Pierre Perrault et Michel Brault, 1971), 
César et son canot d’écorce (Bernard Gosselin, 1971), 
Jean Carignan, violoneux (Bernard Gosselin, 1975), 
Le crime d’Ovide Plouffe (Denys Arcand, 1984), 
Le dernier glacier (Roger Frappier & Jacques Leduc, 1984), 
Le déclin de l’empire américain (Denys Arcand, 1986),
Libertry Steet Blues (André Gladu, 1988),
Alias Will James (Jacques Godbout, 1988), 
Pour l’amour du stress (Jacques Godbout, 1990), 
Au chic resto pop (Tahani Rached, 1990), 
Médecins de coeur (Tahani Rached, 1993),
Le sort de l’Amérique
(Jacques Godbout, 1996), 
Tu as crié LET ME GO (Anne Claire Poirier, 1996)

La réalisatrice Monique Fortier © Monique Fortier

Une histoire du cinéma : Monique Fortier

Documentaire, 6 min, français, 2014
Réalisation: Denys Dejardins

Ce document fait le portrait de la cinéaste Monique Fortier. Il fallait tordre le cou du destin pour qu'une femme se retrouve à l'ONF, dans cet univers masculin des années 1950. Tout se bouscule pour elle. De secrétaire à monteuse, Monique Fortier devient la première femme francophone à réaliser un film à l'ONF, À l'heure de la décolonisation (1963), au même moment qu'Anne Claire Poirier. Elle choisit par la suite de se consacrer au montage. Le regard fixé sur l'écran lumineux de la Steenbeck, cette artiste de l'ombre participe à cette nouvelle écriture qui donne forme et sens aux élans spontanés du cinéma direct. De film en film, des complicités se développent avec les Perrault, Godbout, Gosselin, Arcand, Rached... Elle est derrière l'œuvre de ces grands. Monique Fortier et Anne Claire Poirier termineront ensemble leur carrière d'exception en 1997 avec le montage du dernier film de cette dernière, Tu as crié LET ME GO.

La réalisatrice et monteuse Monique Fortier © Monique Fortier

Biographie

« Née à Montréal le 6 juillet 1928, Monique Fortier poursuit des études commerciales et des études de lettres-sciences. Elle travaille comme secrétaire à l'Office national du film (ONF) à Londres de 1952 à 1953, puis à Montréal, de 1956 à 1957. En 1958, elle part durant un an étudier l'histoire de l'art à l'école du Louvre en France. De retour à Montréal, elle entre à l'ONF comme assistante à la production puis passe assistante à la réalisation sur des films comme "Le Sport et les hommes" (1961) ou "Le Temps des amours" (1961). En 1963, elle réalise elle-même deux films : "À l'heure de la décolonisation" et "La Beauté même". Mais l'essentiel de l'activité de Monique Fortier touche au montage. En travaillant comme monteuse avec des réalisateurs tels Bernard Gosselin, Jean Dansereau, Pierre Perrault, Denys Arcand, Michel Brault, Georges Dufaux, Robert Favreau, etc., elle participe à l'élaboration des paramètres de fond du cinéma direct. En 1992, Fortier obtient sa maîtrise en lettres françaises à l'Université de Montréal et elle prend sa retraite de l'ONF en 1995. »

Bibliographie: COULOMBE, Michel et JEAN, Marcel (sous la direction de), "Le dictionnaire du cinéma québécois", Les éditions du Boréal, Montréal, 1999.

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