Le fantôme de l’opératrice

Ce film ironique et délicieux, réalisé à partir d’images d’archives, révèle un chapitre méconnu de l’histoire du travail: le rôle central joué par les opératrices téléphoniques dans le développement des communications mondiales. Avec un regard décalé et humoristique, Caroline Martel assemble une série éblouissante de clips – plus d’une centaine de films industriels, publicitaires et scientifiques remarquables et rarement vus, produits en Amérique du Nord entre 1903 et 1989 par Bell et Western Electric – et les transforme en un documentaire montage onirique.

Premières agentes de la mondialisation, cette armée invisible de femmes a permis aux entreprises de féminiser et de glorifier un travail très stressant, sous-payé et difficile. Bien plus que de simples « voix souriantes », les opératrices téléphoniques étaient des étoiles filantes dans un univers en constante évolution, des pilotes d’essai pour de nouveaux systèmes de gestion et le visage de campagnes de relations publiques astucieuses. Alors que le travail des opératrices a été éclipsé par l’avènement des systèmes automatisés, cette œuvre artistique sur l’histoire du travail offre également un commentaire perspicace sur le travail des femmes, l’industrialisation et les technologies de communication. Rafraîchissant et hilarant, Le fantôme de l’opératrice dresse un portrait ironique mais éthéré de la société humaine à l’ère technocratique.

s.-t. anglais: The Phantom Of The Operator

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